Décembre
2017
JE SUIS
UN AUTRE QUE MOI…
Je suis un autre que moi, glacial beau et
complètement déjanté.
Il a peur du regard des autres, impossible de
savoir pourquoi.
Je suis un autre que moi, au coucher du soleil
apaisé il s’endort happé au fond de la nuit.
La paisible fureur lisse sa peau, le poil se
plie à ses exigences tactiles.
Je suis un autre que moi, un chien un loup
aux abois. La sueur le rend moite au toucher, il halète sa race.
Je suis un autre que moi, aux yeux farouches,
des yeux qui scrutent et s’accrochent à toi.
Je suis un autre que moi, qui pourrait être moi
quand je renonce à toi qui te poses tant de questions, à celui à celle et ceux
qui se retrouvent en lui com’ en écho révolution.
Je suis un autre que moi, qui se sauve vers
un infini proche à portée d’illusions. En vainqueur il agit, les bras à l’abandon.
Je suis un autre que moi, qui revient à ses
doutes sans répits ni relâches, ses pas sont guidés com’ le félin sorti de sa cage.
En souplesse il s’en va sur les déroutes.
Il fuit l’horreur, il hait la violence en lui,
les doutes …
Je suis un autre que moi, glacial beau et
complètement désenchanté.
Je suis un autre que moi, déchiré, éparpillé
au vent, tombe une feuille sur son veston, c’est l’automne dans le salon.
Il se reflète sur cette vitre le regard
suspendu aux lèvres tiennes.
Il est celui que tu attends, tu l’aimes. Sa
main ratissant traîne.
Je suis un autre que moi, son giron ne montre
rien de ses tourments ses déchirures en armure, il se défend. Il se perd à tes rires,
il crie dedans tu ne peux l’entendre.
Je suis un autre que moi, il sort de temps en
temps de ses gongs, il vibre dans ce corps qui s’est pendu un jour trop long à
ta nuque soumise.
IL est un autre libéré de ce faux-semblant
troublant de vérité, il est le fils, il est le gendre, un homme de bonne
volonté, qui renait de ses cendres.
Je suis un autre que moi, jovial beau et
complètement désarmé.
Lydia Paul